1989, Projet d’art urbain lauréat du concours « inventer 89 » exposition Grande Hall de la Vilette, Paris et exposition « observatoire banlieue » Centre George Pompidou, Paris.

Anaxagoras

En 1789 Saint Jean de la Ruelle est un petit bourg. Du souffle révolutionnaire, qui comme partout ailleurs le traverse, ne témoigne dans la ville que la mairie, petite bicoque abandonnée. Aujourd’hui, la ville de Saint de la Ruelle, dont l’urbanisme déborde de vitalité, cherche un sens à ce tissu urbain morcelé, composé d’éléments hétéroclites propres à toutes les banlieues.

Anaxagoras, est né à ce point précis de la double aspiration d’une commune à affirmer son unité et à commémorer ces principes fondateurs.

Mais, de part sa pérennité une oeuvre d’art urbaine se devait d’être plus qu’un événement commémoratif. Nous espérons que le projet et, à travers lui, la commémoration, serviront Saint Jean de la Ruelle, comme nous nous sommes servis de la révolution pour le concevoir.

Deux alignements parcourent la ville, selon une droite et une courbe, qui courent l’une depuis le sud, l’autre depuis le nord, et s’évitent au centre de la ville.

La courbe longe la tangentielle, qui achève son tracé futur dans les vergers. Elle est constituée de 25 membranes de béton, couplées chacune à autant de luminaires qui émettront une lumière bleue. Elles accompagnent l’automobiliste depuis un carrefour (qui distribue le flux routier sur l’ensemble de la ville), jusqu’à la limité nord de la commune, située dans les vergers, vestige d’un passé rural.

La droite qui passe par l’ancienne mairie de 1791, et un très vieux cèdre du bord de Loire, est constituée d’une quinzaine de lieux dans lesquels sont mis en scène des blocs d’ardoises. Elle traverse rues, maisons et jardins. Certaines implantations se trouveront sur des terrains privés, ce projet ne peut alors se réaliser sans l’approbation des intéressés.

Ce confrontant à tous les types de propriétaires : particuliers, citadins, ruraux, institutions, Etat…

Ce projet nécessite une approbation à la fois individuelle te collective de l’oeuvre.

Mise en place auparavant, une borne estampille situera les lieux d’interventions. Symboles de l’institution, ces bornes engageront les premiers dialogues avec les habitants.

Dans le temps hors mis l’événement de sa réalisation, Anaxagoras poursuivra sa vie, nourrit des rumeurs, des histoires simples que peuvent inspirées ces présences discrètes, facile support à l’imaginaire.